Saison 1 | Épisode 19

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Chronique d’un Poulpe Confiné 1/3 : réapprendre à prendre son temps

La coronamaison du Professeur Poulpi

À peine la deuxième semaine de confinement à Paris est-elle entamée, que déjà on nous avertit — non sans grande surprise — de son prolongement d’un mois. À en juger par l’évolution des chiffres, l’expérience des autres Etats touchés, les mesures prises par notre gouvernement et les dires de nos médecins, cela risque même d’être d’avantage étendu. Une perspective sérieusement angoissante pour les plus démunis : revenus réduits, logement sombre et exigu voir insalubre, famille nombreuse ou solitude, perte d’emploi… De quoi subir des troubles psychologiques dépressifs avant la fin du confinement.

À l’inverse, retranché dans mon humble appartement-bibliothèque à Paris, je me prélasse de lectures et peux enfin profiter de ce moment de calme et tranquillité pour réfléchir et avancer sur mes travaux. Parmi les privilégiés qui n’ont besoin de rien d’autre que leur esprit, du papier et de l’encre pour être heureux, je mène enfin une vie à laquelle j’aspirais depuis des années. La frénésie dans laquelle la société capitaliste et mondialisée nous projette tous, ne nous permet simplement pas de prendre le temps.

Le temps pour qui possède un jardin de planter et contempler la végétation pousser. Le temps de réfléchir et prendre du recul. Le temps de se reposer et rêver. Le temps de prendre soin de son corps et de son esprit.

Pour ceux qui ont l’aubaine de bénéficier de cette décélération, c’est le moment de laisser s’exprimer pleinement une partie de leur personnalité qui a toujours dû se retrancher dans un coin en raison des obligations professionnelles et administratives et du dictat de la société. Les artistes dessinent, composent, écrivent. D’autres préféreront se détendre et lire. Peut-être les entrepreneurs dresseront un business plan pour leur nouvelle idée. Les plus opportunistes, comme Big Penguin, espèrent gagner l’attention sur les réseaux sociaux pour lancer leur projet.

À ce propos, ce dernier a imaginé financer sa campagne et gagner des sympathisants en proposant un programme d’entraînement sportif en ligne. Je me demande ce que sa directrice de campagne gagne à le suivre dans ses projets les plus saugrenus…  

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De nombreuses activités ont dû être suspendues où pour le moins freinées avec les mesures de confinement. En conséquence, le ralentissement de l’économie, décroissance obligée cette fois, bénéficie à la Nature. L’action humaine entravée, les émissions de CO2 baissent, on découvre dans les villes de nouveau les étoiles et chants d’oiseaux, certaines cités sont envahies de singes, cervidés et autres espèces animales. À Paris, les animaux du zoo de Vincennes se sont évadés et sèment le chaos.

Ironiquement, être enfermé fait redécouvrir le monde extérieur véritable. Isolé dans un univers artificiel créé de toutes parts par des sociétés humaines renfermées sur elles-mêmes, l’Homme urbain a oublié qu’il vivait sur une planète dont la réalité n’est pas le travail et l’asphalte, mais la renaissance du monde végétal et animal avec le printemps. Être cloîtré lui fait ainsi reprendre conscience des joies les plus simples.

Les citadins coincés entre quatre murs se languissent de ressentir à la sortie de l’hiver, la chaleur des rayons d’un soleil encore timide sur leur peau, la caresse d’une brise légère dans les cheveux, le plaisir de courir et de marcher librement.

Dans sa dernière publication, Big Penguin célèbre le confinement des humains et la libération des animaux, observant avec enthousiasme que ce phénomène pourrait marquer le déclenchement d’une révolution.

Peut-être n’a-t-il pas tort, bien que cette révolution ne sera sans doute pas celle tant attendue de sa part. Plutôt que le renversement du règne humain sur les espèces animales, ce sera le monde économique qui sera poussé à réviser son mode de fonctionnement.

En effet, outre le constat de la dépendance des chaînes de production des Etats du monde entier envers la Chine, cette pandémie fait naître l’espoir de la transformation d’un système qui s’essouffle et dont la planète et ses habitants saturent. De plus en plus nombreux sont les économistes, philosophes et écologistes qui en appellent à la décroissance choisie. Au sortir de la crise provoquée par la pandémie, seront-ils entendus ?

Moins séduisant que Big Penguin, le Covid19 aura peut-être été le véritable messager de la biodiversité envers les humains. Pendant que certains luttent chaque jour contre cette pandémie, j’en appelle ceux restés à l’arrière du « front » à songer au monde qui s’ouvrira à nous à la sortie du tunnel. Prenons le temps de réfléchir… à reprendre notre temps. 

Pendant que Big Penguin rédige son manifeste politique, Professeur Poulpi continue ses enseignements à distance et prend le temps de penser… quel va être le fruit de ses réflexions ?

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