Saison 1 | Épisode 14

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Réponse à la tribune de Big Penguin 1/2 : La folie des grandeurs

Dernièrement, Big Penguin a publié une tribune politique dans laquelle il exposait certains points de son programme sans hésiter à employer des techniques propres aux candidats humains du 21ème siècle dits “populistes”. Big Penguin fait appel aux sentiments, joue avec les humeurs de son électorat, se présente comme le candidat du changement, le leader légitime car lui-même victime du réchauffement climatique, problème complexe qu’il simplifie à l’extrême. Il fait ouvertement preuve de démagogie et mégalomanie, et pourtant il bénéficie d’un succès croissant.

Le candidat aux élections municipales se présente comme le seul véritable choix écologique. C’est sur ces ambitions et sa capacité à répondre à l’urgence écologique qu’il compte être élu et évincer les autres candidats de la course électorale. Ainsi, son discours a déjà vaincu le cœur de nombreux sympathisants, comme en atteste le nombre important de copies politisées au dernier partiel et une liste de moutons qui ont en effet déjà signé la tribune. En outre, Big Penguin a obtenu le soutien de trois partis politiques pour sa campagne.
Grâce à ses contacts à la Ménagerie du Muséum National d’Histoire Naturelle au Jardin des Plantes, il a pu rallier à sa cause le Parti des Pandas Roux (PPR) qui est connu en Europe pour ses actions de plantations sauvages de bambouseraies.
Il convient de se demander quelles promesses Big Penguin a pu leur faire en échange de leurs soutiens électoraux, ce qu’il se réserve bien sûr de mentionner dans sa tribune.

Le message écologique de Big Penguin est efficace pour séduire ses électeurs. Il n’appuie pas son discours sur des arguments scientifiques. Non, plutôt que d’en appeler à la raison et de recourir à un système de mesure fiable, il joue avec les émotions pour séduire plutôt que convaincre. Force est de constater qu’aux yeux de Big Penguin, toute technique semble acceptable pour arriver à ses fins. Ainsi, il n’a pas hésité à instrumentaliser la mort des milliers de koalas et kangourous dans les incendies en janvier dernier pour tenir un discours culpabilisant. Il a séduit les cœurs les plus tendres avec les airs innocents et mignons des victimes tout en choquant et provoquant avec des photos de leurs dépouilles carbonisées. Il les a élevées au rang de martyrs de l’inaction humaine face à la crise climatique.

En tenant un tel discours, il pointe du doigt directement les coupables : les humains qui jusque-là ont pris en main la gestion de la planète. À aucun moment il n’envisage d’opérer une distinction entre les êtres responsables de la situation, et ceux qui ne le sont pas, voir même qui œuvrent pour tenter de sauver la biodiversité. Il est fait mention des émissions de gaz à effet de serre, mais pas de ceux qui agissent pour réparer les torts. On aurait pu s’intéresser à ce titre au projet de nettoyer les océans, “The ocean Cleanup” des innombrables déchets humains abandonnés. Les victimes des feux de forêts sont mises au premier plan, mais ce n’est pas le cas de ceux qui ont risqué leur vie pour sauver des koalas et des kangourous d’entre les flammes. Les facteurs externes à l’activité humaine qui auront pu être relevés par des experts ne sont pas non-plus évoqués.

Non, la simplicité d’un problème complexe choque par sa binarité. L’espèce humaine dans son intégralité est responsable de la 6ème extinction de masse, car l’activité humaine seule est à l’origine du réchauffement climatique. Ainsi, le bourreau est clairement identifié tout comme les victimes. Il ne reste qu’un seul pas à faire pour que le coupable désigné se métamorphose en bouc émissaire.

Cependant, ce discours est parlant et attrayant non seulement car il propose une explication simple et facile d’accès que tout le monde peut saisir, mais aussi surtout parce qu’il apporte une solution évidente. Le mal est identifié, il ne reste plus qu’à le guérir. Pour cette raison, le mouvement Big Penguin a déjà gagné de nombreux adhérents et ne cesse de s’accroître.

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Ce pingouin dénote par rapport aux autres candidats plus traditionnels, mais c’est ce qui fait aussi sa force. Il en appelle au changement, car justement, ses prédécesseurs, des candidats classiques, n’ont pas résolu le problème.

Big Penguin dispose même d’une légitimité très forte pour porter ce projet. En effet, il est lui-même issu du banc des condamnés. Une victime parmi d’autres dans la crise climatique. Forcément, il tiendra ses promesses politiques, puisque lui-même est intéressé par leur succès. Il luttera pour sauver la planète et la banquise, car sa vie en dépend. Personne ne comprend mieux que lui l’urgence de sa situation.

Paradoxalement, avec ce discours, il adopte une posture au sein du mouvement qui inquiète. Car s’il se présente comme une victime parmi d’autres, il se place toutefois au centre. C’est LE candidat de l’écologie. LE candidat du renouveau politique. L’élu en quelque sorte. L’élection municipale à Paris en devient donc un « Non-choix » car une seule issue au vote est envisageable. Mais ce non-choix politique est-il véritablement acceptable en démocratie ? La mégalomanie de Big Penguin est d’autant plus marquée qu’il se place au centre de chacune de ses affiches de campagne. Mais où se trouve la liste des conseillers traditionnellement attendue pour une élection municipale ?
Enfin, je terminerai cette première partie de ma critique par le fameux projet de réorganisation urbaine, le « Grand Paris ». Un véritable délire du Pingouin. Sans même évoquer mes doutes sérieux quant à la faisabilité du projet, il convient de constater que Big Penguin use à nouveau de techniques trompeuses afin de masquer l’objet véritable de sa candidature politique. Il invoque la solidarité des habitants de Paris dans la réalisation d’un projet d’intérêt général qui poursuit un objectif louable : rétablir un environnement sain dans la capitale. Ainsi il transforme habilement sa quête personnelle en projet collectif dans lequel nous possédons tous un intérêt à agir.

Ce pingouin est poussé par la folie des grandeurs, et ce qui semble véritablement l’intéresser, c’est la quête du pouvoir pour lui-même. Il se projette déjà en tant que Président de la République française en 2022 avec Paris comme capitale du royaume des pingouins. Il faut s’interroger dès aujourd’hui : quelle place réservera-t-il alors à tous les moutons qui l’auront aidé à arriver au pouvoir ?
Professeur Poulpi n’a pas fait mention du projet de Big Penguin de mettre en place un “Eco-délateur”, mais sûrement il a un avis à ce sujet… La suite de sa critique la semaine prochaine !

1 réflexion sur “Réponse à la tribune de Big Penguin 1/2 : La folie des grandeurs”

  1. N’importe quoi, moi mégalomane ? Je sais juste comment faire une bonne communication, c’est tout ! Et le Grand Paris, ce n’est pas du délire, tu n’as juste pas compris le projet ! Le POP, le PPR et la Koalition, eux ont tout à fait saisi la grandeur de ce plan !
    Je le développe davantage dans ma prochaine publication !

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Cet épisode a été écrit par

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