Saison 1 | Épisode 26

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Réflexions d’un poulpe en voie d’extinction sur les discours identitaires 

Meeting politique des espèces en voie d'extinction

Le 8 mai, c’est la commémoration de la fin de la deuxième guerre mondiale, la célébration de la capitulation allemande. Jour heureux puisque les combats cessent, puisqu’un régime autoritaire et xénophobe est mis à pied. Jour malheureux car d’autres régimes autoritaires émergent. Date malheureuse encore si on oublie qu’elle doit honorer la paix, et non la victoire sur l’Etat voisin. Peut-être aurait-il été plus judicieux, comme le suggérait Valéry Giscard d’Estaing, de créer un jour férié pour l’Europe. Car, si le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie rendait les armes, le 9 mai 1950, la déclaration Schuman posait les bases de la coopération européenne et de la plus longue période de paix sur le vieux continent.

Il est curieux d’observer chez les humains ce besoin incessant de se distinguer entre eux pour appartenir à un groupe. Ne leur suffit-il pas de s’ériger comme espèce dominante de la planète ? Faut-il en tirer la conclusion que l’absence d’opposition dans le monde animal les a poussés à l’ennui, et que cet ennui les ronge de l’intérieur ? Peut-être que si le candidat désigné par la banquise pour mettre fin au règne humain est jugé assez sérieux, le concept d’humanité va enfin s’imposer. Mais permettez-moi d’en douter, au vu des tensions qui émergent et se renforcent en pleine pandémie. Le Covid19 n’aura pas su mettre fin à ces rivalités. Au contraire, il semblerait qu’elles se renforcent. 

Big Penguin saura exploiter cette faiblesse pour prendre le pouvoir.

 

Avec la célébration du 8 mai, on espère pourtant inciter à l’union et la solidarité autour d’une mémoire commune. Pourtant, c’est bien souvent la mémoire des souffrances et destructions passées qui est privilégiée, malgré son côté destructeur. En effet, le souvenir d’une souffrance commune éveille généralement aussi celui d’un vieil ennemi. Étrangement, l’homme qui règne sur le monde animal, possède la mémoire courte, puisque d’une génération à l’autre, il est prêt à perpétrer à nouveau les pires crimes de ses ancêtres et balayer d’un revers de main ce que ses aînés ont tenté de sauver.

Ainsi, parmi les membres d’une même espèce, des ignominies sont commises, des atrocités sont réalisées au nom de ce qu’on appelle aujourd’hui l’identité nationale. Ce discours identitaire fait appel à des éléments d’une histoire commune, d’une culture commune, d’une ethnie ou d’une race commune. Pourtant, je dois dire que de mon point de vue, ils se ressemblent tous, que ce soit dans leur composition physique ou leurs comportements primaires.

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Cette vision fragmentée de la société humaine appelle à un retranchement sur soi pour se protéger des « autres » qui sont différents et constituent une menace extérieure. Un passe-partout qui est trompeur, car il peut en effet cacher des tendances racistes, d’autant plus qu’il s’affuble souvent d’une analyse manichéenne du monde : les « gentils » face aux « méchants », les pauvres contre les riches, le peuple manipulé par les élites, les européens envahis par les migrants, les chinois humiliés par les occidentaux, la nation menacée par l’envahisseur… et j’en passe, les exemples sont innombrables. Il ne manque pas de déclinaisons possibles et arrangeantes pour tout candidat politique en quête de pouvoir.

Ce discours binaire, scandaleux par sa vision extrêmement simpliste d’un monde infiniment complexe, séduit de plus en plus de monde, car il apporte des explications et des solutions abordables à tous. Pourtant, il s’agit réellement d’un cheval de Troie, permettant à celui qui est en quête de pouvoir, de justifier de nombreuses actions douteuses et de gagner en popularité. À l’heure actuelle, c’est un Pingouin qui s’en sert pour mener la lutte contre le réchauffement climatique.

Il se présente aujourd’hui comme le candidat pour l’écologie parmi les êtres humains afin de gagner les élections. Mais pour qui parle-t-il véritablement ? Pour l’ensemble des êtres vivants de la planète, humains compris ? Pour le monde animal au détriment de l’espèce humaine ? Est-ce que son slogan de campagne « Make la banquise great again » ne révèle-t-il pas ses réelles intentions : « Banquise First », ou peut-être exclusivement « Les Pingouins d’abord » ?

Big Penguin, un pingouin parmi tant d’autres, par sa proximité avec les victimes du monde animal dispose d’une légitimité très forte pour parler en leur nom. Il devient celui qui donne une voix aux espèces en voie d’extinction, face à l’ennemi commun : l’être humain qui continue de l’écraser jour après jour. Pourtant, en se faisant le porte-parole des espèces menacées, il s’élève au-dessus de cette masse en prenant le leadership. Ainsi, Big Penguin nous domine tous et puisera dans cette forte légitimité pour justifier toutes ses actions.

Une question fondamentale doit être posée : une fois élu, pour qui va-t-il réellement exercer son pouvoir ?

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Cet épisode a été écrit par

Professeur Poulpi

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